2.4.1. Sinestesias ou Da Cor na Poesia

Na sequência das reflexões sobre a luz e a cor na pintura ocorreu-me, que alguns poetas também coloriram as letras e sons dos seus poemas.

A) Rimbaud é um caso exemplar.

Ao escrever o soneto "Voyelles," em 1871, RIMBAUD ter-se-á recordado de um alfabeto de cores por meio do qual teria aprendido a ler? Ou terá pretendido elaborar um sistema de correspondência entre os sons e as cores? De qualquer modo, o poeta deu livre curso, nestas associações surpreendentes, à sua imaginação e convidou-nos a segui-lo através desta via enigmática das sinestesias

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes:
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d 'ombres; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, reis blancs, frissons d'ombelles;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides
Paix des pâtis semés d 'animaux, paix des rides
Que l 'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges, Silences traversés des Mondes et des Anges:
- O l'Oméga, rayon violet de Ses yeux!


Rimbaud, Poésies


(…) Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n 'a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de religion étouffées, révolutions de moeurs, déplacement de faces et de continents; je croyais à tous les enchantements.
J 'inventai la couleur des voyelles! - A noir, E blanc, I rouge, O bleu,
U vert . - Je réglai la forme et le mouvement de chaque consonne et,
avec des rythmes instinctifs, je me flattai d 'inventer un verbe poétique accessible, un jour ou l'autre, à tous les sens. Je réservais la traduction.
Ce fur, d 'abord une étude. J’écrivais des silences, des nuits, je natais inexprimable. Je fixais des vertiges.

Loin des oiseaux, troupeaux, des villageoises,
Que buvais-je, à genoux dans cette bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Dans un brouillard d 'après-midi tiède et vert ?
Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,
- Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert !
Boire à ces gourdes jaunes, loin de ma case
Chérie? Quelque liqueur d'or qui fait suer.
Je faisais une louche enseigne d'auberge.
- Un orage vint chasser le ciel. Au soir
L'eau des bois se perdait sur les sables vierges,
Le vent de Dieu jetait des glaçons aux mares;
Pleurant, je voyais de l'or, - et ne pus boire.

La vieillerie poétique avait une bonne part dans mon alchimie du verbe. (…)

Rimbaud, Une Saison en Enfer

B) Mallarmé cultivou um género de poesia hermética, concisa e refinada, exprimia com o termo "L'Azur" o ideal e a perfeição poéticos que o obsecavam.

Don du poème

Je t'apporte l'enfant d'une nuit d'Idumée !
Noire, à l'aile saignante et pâle, déplumée,
Par le verre brûlé d'aromates et d'or,
Par les carreaux glacés, hélas! mornes encor, L'aurore se jeta sur la lampe angélique.
Palmes ! et quand elle a montré cette relique
A ce père essayant un sourire ennemi
La solitude bleue et stérile a frémi.
O la berceuse, avec ta fille et l'innocence
De vos pieds froids, accueille une horrible naissance : Et ta voix rappelant viole et clavecin,
Avec le doigt fané presseras-tu le sein
Par qui coule en blancheur sibylline la femme.
Pour les lèvres que l'air du vierge azur affame ?

Mallarmé, Poésies

Soupir


Mon âme vers ton front où rêve, ô calme soeur,
Un automne jonché de taches de rousseur,
Et vers le ciel errant de ton œil angélique
Monte, comme dans un jardin mélancolique,
Fidèle, un blanc jet d'eau soupire vers l'Azur !
- Vers l'Azur attendri d'Octobre pâle et pur
Qui mire aux grands bassins sa langueur infinie .
Et laisse, sur l'eau morte où la fauve agonie
Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon,
Se trainer le solei jaune d'un long rayon.

Mallarmé, Poésies

C) Para finalizar, por agora, um poeta simbolista português:


Os mais activos cultivam jardins de sonho... Alguns d'esses jardins são todos compostos de flores alvas, de lirios, açucenas, jasmins, tuberosas e rosas brancas; nas ruas d'esses vergeis brancos passeiam apenas as virgens, os poetas, os mysticos e os sonhadores, todos vestidos de roupagens, que parecem brumas, e tangendo cytharas de sons pallidos. .. Os lascivos e os orgulhosos teem jardins exclusivamente plantados de flores rubras, de amaranthos, de euphorbias, de rosas escarlates e de cravos... Os enfermos teem jardins de flores verdes, porque o verde é a côr mais amada nas convalescenças, côr serena e symbolo da vida; os velhos teem jardins de flores azues, porque o azul é a côr mais pacifica e a côr do eco, para onde estão voltadas todas as esperanças de todos os que se approximam da morte; os ambiciosos teem jardins de Hores doiradas, as creanças teem jardins esmaltados de todas as côres e nuanças, e os infelizes, para que uma viçosa vegetação circumdante não contraste amargamente com a agonia das suas almas, divagam em jardins onde as flores nascem murchas, onde tudo é tão triste, tão apagado, tão livido que faz parecer alegre a propria tristeza...

Eugénio de Castro, Belkiss, Rainha de Sabá, D'Axum e do Hymiar

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