"Take this Waltz" XIV - Saules
Saules
La tête penchée
Le vent peigne leurs chevelures longues
Les saules au bord de l'onde
Les agite au-dessus de l'eau
Pendant qu'ils songent
Et se plaisent indéfiniment
Aux jeux du soleil dans leur feuillage froid
Ou quand la nuit emmêle ses ruissellements
Les Grands Saules
Les grands saules chantent
Mêlés au ciel
Et leurs feuillages sont des eaux vives
Dans le ciel
Le vent
Tourne leurs feuilles
D'argent
Dans la lumière
Et c'est rutilant
Et mobile
Et cela flue
Comme des ondes.
On dirait que les saules coulent
Dans le vent
Et c'est le vent
Qui coule en eux.
C'est des remous dans le ciel bleu
Autour des branches et des troncs
La brise chavire les feuilles
Et la lumière saute autour
Une féerie
Avec mille reflets
Comme des trilles d'oiseaux-mouches
Comme elle danse sur les ruisseaux
Mobile
Avec tous ses diamants et tous ses sourires.
Saint-Denys Garneau , Regards et Jeux dans l'Espace, (1937).
Wien
Il se sent confronté à une première déception causée par Elle, par son commentaire, par cette question précise. Il déteste les questions indiscrètes. Mais, Il n’a rien dit. Le bus est arrivé.
Une semaine après, Il est seule au café Diglas. Il lui écrit une lettre en disant qu’au moi d’avril Il ira à Lisbonne, peut-être Elle voudra le recevoir chez-soi.
Lisbonne
Ils se rencontrent devant le portaille principal de l’hôpital Júlio de Matos. Comme d'habitude Elle recherchait quelque chose dans la Bibliothèque. Il ne parle presque pas. Elle lui trouve les traits tirés et une certaine nervosité dans les gestes.
-Qu’est-ce qui se passe avec toi? Tu sembles désormais si loin de moi Je ne te reconnais plus.
- Tu n’as pas à te préocuper de ma vie intérieur, je n’aime pas ce genre de commentaires, de questions, type "tes fétiches" ... "as-tu un nouveau amour?" ...
- Cela me viens sans doute d’un mauvais contact générale avec cette électricité particulière aux hommes ...
-Quoi ? !!! Pas de tranquillité avec toi ... Tu n’as pas le droit, toi qui n’as pas voulu retourner avec moi à Wien.
Elle sent un étrange vertige. Cela creuse un trou douloureux au fond d'Elle-même. Devant eux la grande avenue, il y avait beaucoup de circulation, comme toujours. La brume couvre leurs sourires.
En descendant l’escalier du métro de la gare d’Alvalade Il s’est retourné vers le passage souterrain a observer les graffiti.
Le silence s’installa pendant tout le parcours. Ils sortent à Cais do Sodré en se promenant à pied au bord du Tejo jusque au musée Nacional de Arte Antiga, pour y voir "Les tentations de saint Antoine" de Bosch. Ils déjeunent dans l’esplanade du restaurant du musée situé dans un splendide jardin sur le Tejo.
Ensuite ils se dirigent vers Calçada da Ajuda. Il veut photographer le plus ancien jardin botanique du Portugal. Tandis qu’ils montent vers le haut, ils contemplent le paysage, en regardant émus le fleuve étincellent, quelques voiles blanches, les vieux toits.
Leurs pas sont lents. Ils ne sont pas pressés. Pourquoi le seraient-ils ? Leurs heures ne sont pas comptées.
Le Jardin Botanique d’Ajuda se révèle fabuleux, la vue sur le Tejo d’une beauté surprenante, éblouissante. Un vent tiède agite les fines branches des beaux saules.
Mais la section appelée jardin des arômes les décevoit beaucoup, parce qu’elle semble décadente et abandonnée.
Le jour s’écoule vite. On dirait qu'il glisse. La lumière devient de plus en plus faible, vacille au haut de la colline. Ils ferment les yeux à demi contre la réverbération du crépuscule sur le fleuve qui les fascine et les tient suspens, leurs visages brûlant, leurs corps frémissant. Il touche distraitement ses cheveux. Elle renverse la tête en arrière, son odeur et ses doigts la frôlent lorsqu’il dépose un baiser tout léger au creux de sa nuque.
D'une petite fenêtre, une rose guette derrière le rideau blanc, ils sont chez-Elle au Princípe Real.
[Esquisse] à suivre ...
La tête penchée
Le vent peigne leurs chevelures longues
Les saules au bord de l'onde
Les agite au-dessus de l'eau
Pendant qu'ils songent
Et se plaisent indéfiniment
Aux jeux du soleil dans leur feuillage froid
Ou quand la nuit emmêle ses ruissellements
Les Grands Saules
Les grands saules chantent
Mêlés au ciel
Et leurs feuillages sont des eaux vives
Dans le ciel
Le vent
Tourne leurs feuilles
D'argent
Dans la lumière
Et c'est rutilant
Et mobile
Et cela flue
Comme des ondes.
On dirait que les saules coulent
Dans le vent
Et c'est le vent
Qui coule en eux.
C'est des remous dans le ciel bleu
Autour des branches et des troncs
La brise chavire les feuilles
Et la lumière saute autour
Une féerie
Avec mille reflets
Comme des trilles d'oiseaux-mouches
Comme elle danse sur les ruisseaux
Mobile
Avec tous ses diamants et tous ses sourires.
Saint-Denys Garneau , Regards et Jeux dans l'Espace, (1937).
Wien
Il se sent confronté à une première déception causée par Elle, par son commentaire, par cette question précise. Il déteste les questions indiscrètes. Mais, Il n’a rien dit. Le bus est arrivé.
Une semaine après, Il est seule au café Diglas. Il lui écrit une lettre en disant qu’au moi d’avril Il ira à Lisbonne, peut-être Elle voudra le recevoir chez-soi.
Lisbonne
Ils se rencontrent devant le portaille principal de l’hôpital Júlio de Matos. Comme d'habitude Elle recherchait quelque chose dans la Bibliothèque. Il ne parle presque pas. Elle lui trouve les traits tirés et une certaine nervosité dans les gestes.
-Qu’est-ce qui se passe avec toi? Tu sembles désormais si loin de moi Je ne te reconnais plus.
- Tu n’as pas à te préocuper de ma vie intérieur, je n’aime pas ce genre de commentaires, de questions, type "tes fétiches" ... "as-tu un nouveau amour?" ...
- Cela me viens sans doute d’un mauvais contact générale avec cette électricité particulière aux hommes ...
-Quoi ? !!! Pas de tranquillité avec toi ... Tu n’as pas le droit, toi qui n’as pas voulu retourner avec moi à Wien.
Elle sent un étrange vertige. Cela creuse un trou douloureux au fond d'Elle-même. Devant eux la grande avenue, il y avait beaucoup de circulation, comme toujours. La brume couvre leurs sourires.
En descendant l’escalier du métro de la gare d’Alvalade Il s’est retourné vers le passage souterrain a observer les graffiti.
Le silence s’installa pendant tout le parcours. Ils sortent à Cais do Sodré en se promenant à pied au bord du Tejo jusque au musée Nacional de Arte Antiga, pour y voir "Les tentations de saint Antoine" de Bosch. Ils déjeunent dans l’esplanade du restaurant du musée situé dans un splendide jardin sur le Tejo.
Ensuite ils se dirigent vers Calçada da Ajuda. Il veut photographer le plus ancien jardin botanique du Portugal. Tandis qu’ils montent vers le haut, ils contemplent le paysage, en regardant émus le fleuve étincellent, quelques voiles blanches, les vieux toits.
Leurs pas sont lents. Ils ne sont pas pressés. Pourquoi le seraient-ils ? Leurs heures ne sont pas comptées.
Le Jardin Botanique d’Ajuda se révèle fabuleux, la vue sur le Tejo d’une beauté surprenante, éblouissante. Un vent tiède agite les fines branches des beaux saules.
Mais la section appelée jardin des arômes les décevoit beaucoup, parce qu’elle semble décadente et abandonnée.
Le jour s’écoule vite. On dirait qu'il glisse. La lumière devient de plus en plus faible, vacille au haut de la colline. Ils ferment les yeux à demi contre la réverbération du crépuscule sur le fleuve qui les fascine et les tient suspens, leurs visages brûlant, leurs corps frémissant. Il touche distraitement ses cheveux. Elle renverse la tête en arrière, son odeur et ses doigts la frôlent lorsqu’il dépose un baiser tout léger au creux de sa nuque.
D'une petite fenêtre, une rose guette derrière le rideau blanc, ils sont chez-Elle au Princípe Real.
[Esquisse] à suivre ...
Comentários