Oníricas (54) - Tristan Tzara "où boivent les loups"
ouvre encore les yeux
les distances fuiront entre les doigts
les portes se démasqueront
la rive s'approchera des lèvres de la terre
même sous la meule de sommeil il n'y aura plus de solitude
tout sera plein profondément dans l'odeur de foin et de soleil
les mots cesseront quand l'insatiable secret
qui habite à l'écart des enclos et des corps
aura fait taire la nudité des mots
les mots cesseront – ouvre encore les yeux –
les sens profonds seront ensemencés
et le fenil des paroles de soleil en sera plein
les ombres tomberont en poussière
Tristan Tzara, "Où boivent les loups" (1932), Œuvres Complètes,(Paris, 1992, Flammarion),2º vol., p. 257.
les distances fuiront entre les doigts
les portes se démasqueront
la rive s'approchera des lèvres de la terre
même sous la meule de sommeil il n'y aura plus de solitude
tout sera plein profondément dans l'odeur de foin et de soleil
les mots cesseront quand l'insatiable secret
qui habite à l'écart des enclos et des corps
aura fait taire la nudité des mots
les mots cesseront – ouvre encore les yeux –
les sens profonds seront ensemencés
et le fenil des paroles de soleil en sera plein
les ombres tomberont en poussière
Tristan Tzara, "Où boivent les loups" (1932), Œuvres Complètes,(Paris, 1992, Flammarion),2º vol., p. 257.
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