Einstein, Bergson e as divergências sobre o tempo (2)

De acordo com Bergson o tempo objectivo opor-se-ia à duração ou tempo subjectivo. O tempo objectivo corresponderia à visão científica do tempo. Tratar-se-ia do tempo medido pelo relógio, dividido em horas, minutos e segundos. Mas Bergson censura à ciência o facto de omitir a essência do tempo. Ao querer medir o tempo, o cientista mediria na verdade espaço, o espaço percorrido por exemplo pelos ponteiros do relógio, e, de resto a espacialisação do tempo, como o demonstraria o hábito de representar o tempo por uma linha recta ou seja por um espaço. O cientista falharia o essencial, ignoraria a realidade do tempo. O tempo real seria a duração, a dimensão da consciência. O tempo subjectivo, o tempo vivido, aquele que faz parecer certas horas mais longas e outras mais curtas, sobretudo aquele que se revela na experiência da espectação. A duração constituiria o estofo do eu, devir, um movimento progressivo, incessante de mutação imprevisível. Seria este carácter imprevisível que revelaria ao homem a sua liberdade.
Bergson encontrou Einstein na conferência da Société française de Philosophie, em 22 de Abril de1922, e acreditou ver, nas propostas do físico a confirmação das suas análises. Todavia, Einstein não partilhou desta crença.

À questão — “Há um tempo do filósofo distinto do tempo do físico?”— colocada por Bergson no debate de 1922 no Collège de France, Einstein respondeu, com clareza, que tal distinção não existia.
O filósofo ao referir-se a um tempo psicológico, pode se assim o desejar, defender que tem a possibilidade de definir uma simultaneidade de acontecimentos reais. Mas, esta simultaneidade não tem nenhuma existência objectiva: nada na nossa consciência nos permite concluir na simultaneidade dos acontecimentos, porque estes não passam de construções mentais, de seres lógicos. Ora, sublinha Einstein, a coincidência espácio-temporal de dois acontecimentos é uma noção absoluta, independente de todo o observador, de toda a consciência. Há, se quisermos, um tempo psicológico e um tempo do físico. Contudo, o tempo psicológico não é avaliável e o filósofo não pode fazer nada, logo, não há um tempo filosófico. Para Einstein a existência de uma duração universal e absoluta que supostamente fundamentasse o tempo científico não passava de uma quimera. Adaptado de Daniel Parrochia, “Einstein-Bergson: à chacun son temps…,” La Recherche, Hors Série, Le Temps, 5 (2001), 58.

• Henri Bergson, Durée et Simultanéité, à propos de la théorie d'Einstein, ( Paris, Félix Alcan, 1929).

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"Pour Henri Bergson, dont la philosophie tourne en grande partie autour
du temps (voir, par exemple, Matière et mémoire, L’évolution créatrice, La
Pensée et le mouvant22), le temps de la conscience est une donnée première,
à laquelle le temps de la science devrait se soumettre : ce qui fait que, pour
lui, le temps dans son expression mathématique donnée par la théorie physique
(la théorie einsteinienne de la relativité) ne doit pas être interprété directement
comme un temps physique, car celui-ci devrait être unique. Cette idée
guidera sa lecture de la théorie de la relativité d’Einstein (présentée dans
Durée et simultanéïté23). Bergson est plus sensible au temps biologique
donné dans la théorie de l’évolution, car il lui paraît mieux s’accorder au
temps vécu de la conscience, en ce qu’il est un temps créateur de formes nouvelles.
Pour lui, la durée est la pâte du temps, et l’instant n’existe pas vraiment,
il n’est qu’une abstraction.
Sous-jacente à sa conception du temps physique, on note une position sur
le rapport des mathématiques à la physique qui est, selon lui, de pure extériorité.
Le temps - et d’autres grandeurs - mathématiques n’ont pas une signification
directement physique, même quand elles figurent dans les équations
des théories physiques ; formelles, elles ne correspondraient à des grandeurs
physiques que si on leur adjoignait une interprétation supplémentaire
(par exemple, être conformes au temps perçu de la conscience). La question
des rapports entre les mathématiques et la physique s’est trouvée, de fait, au
centre des grands débats épistémologiques et philosophiques sur les nouvelles
conceptions de la physique contemporaine. D’autres philosophes,
comme Ernst Cassirer ou Hans Reichenbach, et même des mathématiciens,
comme Paul Painlevé ou même Emile Borel, et des physiciens, comme
Hendryk Lorentz, avaient à ce sujet une position qui différait des conceptions
d’Einstein ou d’Hermann Weyl (et de l’enseignement effectif de la physique
relativiste) tout autant que celle de Bergson. Et, soit dit en passant, c’est
davantage pour sa conception du temps vécuque Bergson a été critiqué par
les scientifiques, que pour sa dissociation entre un temps mathématiqueet un
temps physique24. Bergson avait compris aussi bien que les autres penseurs
mentionnés la théorie de la relativité, dans ses raisons physiques et dans son
expression formelle, mais il n’avait pas vu que la physique, dans sa construction
du temps, élimine le temps vécu de la conscience.
La leçon que nous pouvons tirer du problème posé par Bergson, c’est que
notre vue existentielle, notre conscience du temps, doit intégrer la nouvelle
conception du temps physique et l’expérience subjective du temps considéré
dans son «l’épaisseur temporelle». C’est le philosophe Alfred Whitehead qui
parlait de cette «épaisseur temporelle» de la durée, chargée des évènements
passés, de la mémoire, de l’histoire25. A côté de cela, le temps (différentiel)
que construit la physique est un temps simplifié, sans épaisseur, «embouti»,
sans mémoire, sans histoire, et où les intervalles élémentaires de temps et les
instants sont tous identiques, à l’image de ceux de l’espace."
Michel Paty, " Réflexions sur le concepts de temps,"Revista de Filosofía, 2001, 25: 51-90, 61

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