"Take this waltz " [réedition intégrale de vieux posts]

[Les corrections seront reçues avec gratitude]


"Take this Waltz"

Now in vienna there’s ten pretty women

There’s a shoulder where death comes to cry

There’s a lobby with nine hundred Windows (*)


Café Hawelka.

- Superbe, délicieuse, cette version de la Sachertorte ! - dit Nanni Moretti.

- D’accord ça me plait, mais je préfère la Marzipan-torte que j’aime déguster avec une tasse de Fiaker – répond Elle.

- Eh bien, du café au rhum ... au petit déjeuner

- Ce soir je n’ai pas dormi ...

Juste à ce moment là, Il rentre dans le café, de gros flocons de neige tombent de ses cheveux ébouriffés. Clik clak, les tasses, clik clak, les chaises, clik clak, les bouteilles, clik clak les morceaux de gâteau ...

- No pictures ! – s'indigne Nanni Moretti !

- Restez tranquille, ne vous agitez pas ... je ne veux pas vous faire des photos! C’est Elle qui m’intéresse, je prétend fixer le geste de ses mains pâles sur la tasse brûlante.

- !!!


Elle était à Vienne pour participer au VIIème congrès sur l’histoire de la Psychanalyse.

  • Quoi ????– demanda le photographe en souriant - Il ya pleins de choses plus amusantes à faire à Vienne !


(*) Leonard Cohen


    "Take this waltz" II - Happy Sunday

    " (...) comme si le ciel n’avait fait que lever un instant ses yeux clairs, pour aussitôt se replonger dans la lecture des lignes monotones de la pluie. Mais on n'oublie pas si facilement que persistent, sous cette enduit brouillé, la lumière et la profondeur qui l'on a vues hier: Maitenant du moins, on le sait." Rilke, Lettres à Cézanne, (Paris, Le Seuil,1995), p.74



Dimanche



Il rentre au café de la librairie. Il s'approcha d’Elle, mais ne l'interrompit pas. Elle semblait totalement impliquée dans son écriture. Il regarda de temps en temps en sa direction sans se faire remarquer, la main qui écrivait. Il se dit qu'il faudrait lui parler, mais comment briser le silence. Les mots sont justes derrières ses lèvres :



  • -Je t’apporte les photos d’hier, pas des bombons, laisse tes papiers …

  • - Où me conduites-tu ?

  • À la rue, on va se balader un peu

  • Ils longeaient la rue tranquille, mais il commence a pleuvoir à profusion. Les deux se précipitent :

  • -Taxi !

  • - Où aller ?

  • - Berggasse 19, Vienna IX , Musée Freud !

  • - Tu ne penses qu’a l’histoire de la psychanalyse ?Dans le cabinet de Freud Elle est gênée de toucher doucement le fauteuil, les doigts inventent des caresses. De mode ironique il déclare :

  • "Sur le Palier se trouvent deux portraits de Sigmund Freud, l'un réalisé par Ferdinand Schmutzer, l'autre par Salvador Dali…

  • La Véranda à l'arrière de la maison fut à l’origine une loggia ouverte: elle donne sur le jardin et a été conçue par Ernst, le fils architecte de Freud."

  • Ils s’emmerdent dans le Musée, alors décident sortir et traverser les vieux quartiers.

  • - Regard ce vert lumineux comme je n’en ai jamais vu!

  • - Pluie sur pluie toute la journée, et ça recommence.

  • - Abritons-nous sous ce portail.

  • - Je suis encore en etrangère dans une vie qui n’est pas la mienne, mais dans quelques minutes j’ouvrirais les yeux et je serai neuve…

  • Elle ressentait une étrange mélancolie, Il se pencha vers Elle et parle avec douceur, à cette tendresse Elle veut bien s’abandonner, être emporter par le courant, il lui semble que la propre vie s’écoule.

  • ......

  • - Sorry, we need some information. Please, can you describe the traffic accident, and how it happened?

  • - Really?!! We didn’t saw anything.

  • - But it occurs in front of you!!! You have a camera ... Didn’t you take some pictures?

  • À suivre (?)

"Take this Waltz" III - Friday night fever (écrire en rose...)

Otto Wagner, Estação de Metro Karlplatz, Fotografia de Frank Derville



Je me réveille plein de toi. Ton portrais et le souvenir de l'énivrante soirée d'hiers n'ont point laissé de repos à mes sens. Douce et incomparable Joséphine, quelle effet bizzare faite vous sur mon coeur ! Vous fâchez-vous ? Vous vois-je triste ? Êtes-vous inquiète ? mon âme est brisé de douleur, et il n'est point de repos pour votre ami... Mais en est-il donc davantage pour moi, lorsque, me livrant au sentiment profond qui me maîtrise, je puise sur vos lèvres, sur votre coeur, une flame qui me brûle. Ah ! c'est cette nuit que je me suis bien aperçu que votre portrait n'est pas vous ! Tu pars à midi, je te verai dans 3 heures. En attendant, mio dolce amor, reçois un millier de baisé ; mais ne m'en donne pas, car il brûle mon sang.

Napoléon

Chanceaux, le 24 ventôse, en route pour l'armée d'Italie

Lundi


MSN:


- C’était une petite crise de folie. Mes drôles de sentiment d’hier me semblent ridicules aujourd’hui.

- -Don’t worry be happy !

- Je pense que mon métier me dispose à l’analyse psychologique.

- Eh bien qu’est-ce que tu as fait toute la journée ? L’autoanalyse ?

- Ce matin j’ai travaillé de dix heures à une heure à la Bibliothèque, j’ai mis sur pied ma communication. J’ai rempli 10 pages. Après j’ai mangé un sandwich et retourné, mais je pris mon portable, et j’essayai de me remettre au travaille, j’en avais par-dessous la tête, tant de réflexions ... je me demandais qu’on me laisse achever mon travaille.

- Mois, je me demande qu’il faut que tu t’amuses un peu. Demain on ira au théâtre …

- Tu as toujours d'agréables surprises.

- Vendredi à 8 heures du soir je t’attendrais dans le hall de ton hôtel.

- :)**

- ;)****


Vendredi en descendant l’escalier de l’hôtel Elle est presque tombé, quand lui voit dans un manteau de laine noir, un borsalino, noir aussi, dans les mains.


- Est-ce que tu tombes à mes pieds?

- Je tombe étonnéE par ton élégance ...

- Je t’offre ce livre.

-Merci, tu es très gentil ! « Ni vu, ni connu » ... énigmatique le titre ...

-Je n’ai pas le lu ... Mais quand je l’ai vu chez le bouquiniste j’ai pensé que dans un tell univers les personnages auraient besoin d’êtres psychanalysées, he, he, he !

-Ah ! Tu te moques de moi …

- On prends le métro ?

- D’accords ! Comme sont belles les formes fluides de l'art nouveau, les volutes, les courbes et les lianes qui ondoient !

- Oui, mais je préfère la sobriété de l’art déco qui tend vers plus de simplicité, malgré le luxe des matières choisies.


Un homme portant un chapeau rouge, un manteau orange et des chaussures jaunes leur souhaite une bonne soirée.


- The american dragon...

-Il est emigré à Vienne!


Au théâtre

- Quels beaux strapontins !

- J’aime la décadence. Des meubles qui racontent des histoires.

- Et ce théâtre a tant d’histoires !!

La voix s’élève dans le silence, si belle, la voix glisse. Ils s’ému, ils se sent dans une bulle de clarté toute bourdonnante de musique.

-Il fait froid.

-Il faut boire, danser, s’amuser.

- La prochaîne semaine je partirais à Zurich, Jung, tu sais...

- Je t'en prie, ne parles plus de psychanalyse, ce soir ...


Dans sa robe noir Elle éclat, Il regarda ses lèvres fines qui se dessinait en un sourire ravageur.

Il lui caresse le visage, les lèvres rose, les cheveux. La serre dans ses bras. Elle rougit, ses yeux devenaient brillants, Il lui serre plus fort. Ils trouveront ce soir dans la volupté, un refuge, la purge de certaines mélancolies dont ils ne connaissent la cause.



À suivre (?)



"Take this Waltz" IV - Dark Waters



Dimanche à Melk



Ils se rencontrent, par hazard. Elle lui demande:

- Pourquoi viens-tu jusqu'ici vagabonder au bord du fleuve, en proie à la solitude?

Il : - Cependant, comment pourrions nous fuir éternellement?

Sa voix s’élevait au-dessus des flots. Sa silhouette posée au bord du fleuve, à l’endroit précis où l’eau se marie avec le rivage, gardait captifs leur regards.

Le silence a pris, soudain, une qualité inhabituelle, le mouvement du fleuve, à la fois précipité et lent, incertain. L´écume parle elle aussi certains jours d´hiver.


- Je suis debout sur la berge de cette rive, je me souviens d´allers et retours, de passages sur les fleuves d´Europe, Danube, Seine, Rhône, Garonne, Escaut, Rhin.

- Moi, je me souviens des voyages maritimes, j’aime les grands ports pleins de mouvement, mais j’adore aussi les petits ports de pêche, le mélange d’odeurs marins. Les îles, les plages où en deux pas on plonge tout droit dans l’abîme.

Un gros homme les regarde scruter dans un jardin, armé d’un fusil les menacent :

- Out ! Private property !

-Quoi faire?

Les deux s’enfuient, s'éclipsent dans un café en riant.

- Crazy man ! Il souffre un accès maniaque.

Elle el Il s’assoient près d’une fenêtre. Devant la persienne japonaise tombent un bouquet d’orchidées blanches.

- Ça me rappelle les Orientales de Victor Hugo :

« J’était seule près des flots par une nuit d’étoiles.

Pas un nuage aux cieux, sur la mer pas de voiles.

Mes yeux plongeaient plus loin que le monde réel… »

- Bravo ! J’admire ton goût littéraire ! À propos, je vais aller me prendre un verre de Perrier framboise, glacé !

- Moi, une bière.

- Comme dirait une guide touristique nous avons fait un tour panoramique de Vienne, qui nous a conduit des bords du Danube jusqu'à Melk … Avant de partir à Zurich je veux visiter la Graphische Sammlung Albertina, pour voir un Dürer et Hélène Fourment à l’Kunsthistorisches Museum.

- Très bien, « Fraulin Sabina », la guide plus pulsionelle-pictural de Vienne.


À suivre (?)

"Take this Waltz" V - Rose rouge



Magritte



"Ne me quitte pas (...)

Moi je t'offrirai

Des perles de pluie..."



Jacques Brel





- Demain je parts vers Zurich …

Elle regard en l’air avec un vague sourire de tristesse.

- J’habite, maintenant, dans un petit appartement à Vienne. Viens chez moi ce soir …

Elle se reprend et sourit de joie, les joues enflammées. Elle a l’air d’une petite fille satisfaite.

- Je veux te faire écouter Heavy Weather de Weather Report. La musique te plaindra, je le crois, sinon je te reprocherais le mauvais goût.

Elle lui jette un regard ironique en hochant la tête avec conviction et viens se planter devant lui.


- À tout à l’heure !

- À dix heures !


Elle monte l’escalier du vieux édifice Art nouveau. Sur le bouton de la porte ocre jaune, une rose rouge lui dit bienvenue. Il vient ouvrir.

- Entre, pose ton manteau et assieds-toi, sur la chaise longue prés de la fenêtre.

- Bois un verre de Jameson.

- Merci.

Elle se balance sur la chaise longue avec grâce. Elle croise les doigts et retient un de ses genoux dans ses mains. Elle décroise les mains, laisse le genou, se tait un peu, boit son Jameson, pose le verre et se tient raide en appuyant ses mains sur le rebord de la chaise longue.

-Je ne sais pas si je vais m’asseoir sur le lit … - mais il se laisse tomber sur un pouf devant elle.

Elle éclate de rire. Un petit rire très élevé, un peu nasillard.

- Pourquoi ris-tu ?

Elle ne répond pas tout de suite. Elle se lève et viens appuyer ses mains sur leur épaules.

- J’ai pensé à toi beaucoup plus souvent qu’a la psychanalyse …

Il sourit tout d’un coup avec une tendresse si visible que les yeux sont revenus des lacs.

Le silence s’impose.

Il parle d’une voix calme :

- Pour se mettre à aimer il faut avoir du courage, il faut plonger dans l’abîme, c'est la vertige, si on réfléchit, on s’arrête, on ne saute pas

Un nouveau silence. Ils ne parlent plus. Sur la table il y a des hors d’oeuvres, ils n’y touchent pas. Sur le tapis, la chair tressaille, le sang coulle plus fort.


Le mouvement névrotique des trains et des gens dans la gare.

Beaucoup de personnes attendent le dernier train. Elle aussi. Le dernier mot s’étrangle dans sa gorge:

- À tout à l’heure.


"Ne me quitte pas (...)

Moi je t'offrirai

Des perles de pluie..."



À suivre (?)



"Take this Waltz" VI – Locarno





Je ne veulx point fouiller au seing de la nature,

Je ne veulx point chercher l'esprit de l'univers,

Je ne veulx point sonder les abysmes couvers,

Ny desseigner du ciel la belle architecture.



Je ne peins mes tableaux de si riche peinture,

Et si hauts argumens ne recherche à mes vers,

Mais suivant de ce lieu les accidents divers

Soit- de bien, soit de mal, j'escris à l'adventure.



Je me plains à mes vers, si j'ay quelque regret,

Je me ris avec eulx, je leur dy mon secret,

Comme estans de mon coeur les plus seurs secretaires.

(...)

Joachim Du Bellay, Les Regrets, (1558)



--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------



Zurich



Elle:

Dix heures sonnent. Travailler? Je sais bien que je n’écrirais pas une ligne. Voilà une demi heure que je suis sur ma chaise, bras ballants, sans rien faire

Hélàs !



Zurich -------------------MSN --------------------Vienne



- from zurich to vienne ...

- ... ça va ce soir?

- :( ... pas très bien, j’ai envie de sauter sur mes pieds, de sortir de m’étourdir.

- étourdir ... download this file ...

- Ian Dury , sex drugs and rock and roll …

- :) only you ...à ce moment, no sex, no drugs, only Don Cherry/Brown Rice and now a litlle rock of you ... et toi?

- moi ... je me promène dans les rues et dans les foires, je prends des photos des affiches publicitaires, des pochettes des dames ... d’un très beau manège de fer ... et des monuments ... pour un magazine

- extra!!! ce matin je suis entré dans la salle de lecture de la bibliothèque de l’université, j’ai pris sur une table Les racines de la conscience de Jung, j’essayais de m’absorber dans ma lecture, j’y parvenais par à-coup, par courtes hallucinations de toi ...

- :) mois aussi j'ai des regrets

- tu sais ... j’ai goûté tous les genres de baies que je trouvais dans les jardins de Zurich … une femme indignée m’a demandé : vous croyez que je ne vois pas votre manège ?

- Mois, j'ai bu, je bois ... tous les types de bières

- give me five

- bonnes nouvelles ...

- ? !

- la prochaine semaine j’irais à Locarno ... travailler ... on peut se rencontrer au bord du Lago Maggiore

- :) :) :) superbe !!!

- We will take the "A" train

-Suisse Harlem ...

À suivre (?)

"Take this Waltz" VII – Locarno

Locarno



... à suivre !

"Take this Waltz" VII – Oripeaux

Mais vous avez tourné la page, écarté doucement le rideau froid de l'apparence, et je vais naître au monde; il suffit d'un regard. (...)Et vous écartez le rideau. Votre soif secrète et la doceur de votre main ont tourné la première page, et commencé l'histoire d'une personnage différent. (...)L'enfance règne au coeur du cercle d'eau. Les grands se désaltèrent à regarder le sillage léger des rêves qui voyagent. Sur les chaises blanches, on s'assoit bord à bord quand on est amoreux, en face du soleil ou bien à contre-jour pour ne rien perdre du spectacle.

Philiphe Delerm, Le Buveur de Temps,

(Paris, Gallimard, 2002), pp.11, 13, 31.



À la Gare de Locarno


Le train de Zurich arrive. Il est là. Quoi dire?

-Bonjour monsieur le photographe!

-Ma chère Klein, vous ici ?

-Je prétends psychanalyser les vins du Ticino ... qu’elle belle voyage, les paysages, les gens, et maintenant toi!

Ils s’embrassent en riant. Les yeux dans les yeux regardent la chair des rêves

- Il faut chercher un hôtel … pour se libérer des sacs, prendre un bain …

- Surprise ! On va se loger chez un ami à Orselina, il vive à Luzern et nous offre l'ancienne maison pendant une semaine. Sa maison est très belle et confortable, décoré d’antiques, des jolis meubles, photos, broderies, dentelles et linges qui appartenait à sa mère. De la terrasse, des vérandas, des fenêtres, il y des vues magnifiques vers le lac ... tu aimeras ... On peut se promener dans les forêts.

- Superbe !!

- Tu prendras des photos, et moi je goûterais des " cannoncini", des "tranches di lamponi", des "tortas" ...

- Tu ressembles un enfant à la phase oral ... mais je t'offrirais de plus voluptueux plaisirs...

- C’est mon plus cher désir ...


Ils regardent le lac par la fenêtre.

- Les bateaux me rappelle des amours passés...

- Est-il seulement possible de penser à quelqu’un au passé ? Tant que nous sommes aimés nous sommes attachés à l’instant, on ne permet que le plus infime de nous émotions reste en arrière ...

- Peut-être, je me souviens que j’étais capable de foudroyantes, bien qu’éphémères passions. J’ai connu Bernard pendant les vacances de Pâques à Horta. On sortait ensemble pour dîner, écouter de la musique, se promener.

Une nuit il m’a dit des mots d’amour, je suis restéE indifférente. Je ne l’aimais pas.

Mais, le matin suivant quand on se promenait sur le port, je me suis enivréE de lumière, ses yeux réfléchissait le bleu profond de la mer et les voiles des yachts. Ce moment fut extraordinaire. J’étais là immobile et plongée dans un extase. Au sein même de cet état quelque chose de nouveau venait d’apparaître, je me suis transportée par cette ivresse, à ce moment là, je l’ai passionnément aimé. Deux mois après je ne l’aimais plus.

Ce n’était ni la première, ni la dernière fois que ...

Elle détourne la tête. Il soulève un peu son verre mais il ne songe pas à boire, il cligne les yeux d’air surpris et intimité.

- Ne dis plus rien, je cherche un amour implacable et sans ombres.

Elle le regard fièrement encore toute surprise.

-Calmes toi, je ne regrette rien, mes souvenires sont comme ces rideaux: des oripeaux.

Il fait gris le soleil se couche, la pénombre envahit la salle, une faible clarité barbouillé d’orange tombe, une bouffée d’air glacé la fait frissoner. Penché sur Elle, Il lui embrasse, la main se met à descendre le long de la robe.


- Quelle large baignoire, il faut en proffitter ...

Ils roulent ensemble sous l'eau, éclaboussant la salle de bain, l’eau coulle partout.


Elle repose sur le dos détendue, Elle a la nudité d’une femme de Modigliani.



À suivre (?)



"Take this Waltz" VIII - Carmin, cinabre, écarlat, incarné, rouge indien, vermeil .



« C'est le jaune profond et le rouge intense que mon goût désire, - il mêle du sang à toutes les couleurs.» Nietzsche



-Fantastique tu ne lis pas Freud, mais un petit article de Debussy.

-J’adore l’ironie des critiques de Debussy.

-L’impressionnisme musical... ça me rappelle Monet. Je retournerais vers dix heures.

Il lui balaye les cheveux avant de sortir.

- À bientôt.



Il retourne. La salle resplendissait sous la poussière légère de vingt chandelles vermeils. Sur la table une large nappe rouge cinabre, une installation avec des rameaux et des feuilles sèches pourpres, des baies, des fruits de rose, des framboises sous d’eau glacée, carpaccio.

La sonate en sol mineur pour violoncelle et basse continue de Vivaldi est brusquement interrompu par le bruit des casseroles.

La chaleur du foyer éveillait des parfums de la cuisine, des odorats mêlés de coriandre, de gingembre et de Kirsch.

- Quelle odeur, vraiment délicieux !

-Je prépare un repas en rouge, en différentes tonalités de rouge. Des roses!

- Pardonnes-moi elles sont un peu fanées je les ai acheté il y si longtemps

- Je vais les effeuiller et éparpiller les pétales partout.

Il lui montre ses trésors, des images, témoins d’un regard qui rend visible l’invisible.

-Des « nymphéas » de glace, l’esprit même de Monet en noir et blanc ... Parfois je doute de ton existence, je pense que tu es une trop belle hallucination, produite par mon cerveau. Tu as une magie impérieuse et charmante.

-Et toi tu fait rendre le temps tout ce qu’il peut.


Quelque chose c’était passé de profond, d'inexprimable sous la banalité des mots.


Il coupe les tranches fondants de gigot rôti. Elle saisisse derrière la chaise une autre bouteille, la place entre les genoux pour en tirer le bouchon, les deux rient en pensant : « Qu’est-ce qui va venir après... »

- Et voilà le dessert des amanites rougeâtre en meringue, pâte d’amande et parfait au Kirsch.

- Exotique ! La mère de Savarin agée de 99 ans, mourut à la fin d’un repas en disant : « Je sens que je vais passer, vite, apportez le dessert. »

- C’est une recette de Judith Baumann. Au printemps on doit visiter son restaurant, Pinte des Mossettes ... bien, on ne va pas mourir, mais après les manger on va entrer en transe comme les chamants...

- Moi, je ne fixe rien, je laisse aller, mes pensées restent des brouillards, ils dessinent des formes vagues et plaisants.


Claude Debussy, Prélude à L'Après Midi d'un Faune

"Take this Waltz" IX - Interlude - Rideau rouge orangé

Le Lever du soleil

Vieux fol et ta bougeotte,
Pourquoi fais-tu ça, fichu soleil,
Par les fenêtres et l'interstice des rideaux, pourquoi tu nous réveilles?
La saison des amants faut-il qu'à ta poursuite elle trotte?

(...)
John Donne

Version française par: Gilles de Seze

Le claire de lune glisse sur les toits, guette par les fenêtres en révélant les reliefs.
Les pétales de rose exhalent une senteur douce et veloutée, la lumière des chandelles rougit les fragrances.
Étoiles et vents de la nuit dernière se dissipent. Des corps se délie la tendresse de la soie et l’odeur des nénuphars.
Un éclat derrière le rideau rouge orangé, mais la brume voile l’étincellement du lac, et le vol des fleurs odorantes.
Difficiles les moments avant la séparation.



"Take this Waltz" X - Zurich

Ed, "Chinese Garden in Zurich, Switzerland." In Snapaholic


À suivre ...


XI - RETOUR À VIENNE


Zürich


Ils traversent Quaibrücke vers Fraumünster. Un flac de lumière au loin sur Zürichsee. Un faible rayon de soleil effleure leurs visages. Ils se penchent ensembles sur le mûr pour regarder le paysage. Tout semble flotter


Assis devant les vitraux de Chagall observant La lute de Jacob avec l’ange. Il sent son odeur et lui parle à voix basse:


- Un des plus jouissants plaisirs de l’amour, c’est d’aimer l’odeur de l’autre.


Elle lève les sourcils, feuille les yeux et s’alanguit.


Il lui demande avec insistance :


-Petite, vol avec moi pour Vienne.


-Non je ne peu pas, je dois continué mes recherches.


- Je ressens le besoin de te voir, je suis comme un enfant perdu ...


Elle sent son coeur battre plus fort, mais lui répond mêlée:


- Je resterais ici quelques jours de plus. Je veux aussi visiter le Psychiatrie-Museum à Bern et aller à Luzern remercier mes amis pour notre séjour à Orselina.


Peu de gestes et puis le silence.


Après une longue promenade Elle s’arrête un instant. Bürkli Platz lui semble désert. Un vent assez fort s’est levé, ce qui est très rare en Suisse. Elle se trompe la rue. Elle n’est pas pressé de se remettre en marche. Elle se sent vide et pense qu’Elle a touché le cime de son bonheur, mais l’a laissé fuir. Elle rentre chez Elle et repart.


Aéroport de Vienne


Il retourne tout seul. Il n´attends plus rien, Il veux seulement exister comme les arbres et les rivières.


Un soir, au cours d'un dîner d’affaires, du haut de chez Brunners Il a eu cette idée de faire l’itinéraire photographique des lieux et des symboles de leur histoire. Le regret ne l'a pas quitté. Il poursuive le rêve.


À suivre…


Marc Chagall: Evening at the window (1950) - Sammlung Rosengart, Luzern


À suivre ...


"Take this Waltz" XII - Houte Si Plou


Zürich


Tout à coup Elle sent la mélancolie. Elle se demande le pourquoi de cette pulsion narcissique vers la solitude, mais après le désir, le sentiment de désespoir. Elle prétend ignorer les raisons de sa nostalgie. Nonobstant c’est là en elle comme un frisson et aussi autour d’elle dans le silence de la bibliothèque, dans la lumière orangé rayonnant les fenêtres.

Le travaille est fini, demain Elle partira vers Luzern. Elle ne peut pas dire qu’elle se sent allégé ni contente, sont but est atteint, et puis après…

Elle marche vite en essayant de ne penser à rien. Cependant pour la deuxième fois ressent ce grand vide, une angoisse profonde que la déchire. Elle s’arrête en regardant le ciel et le lac, comme s'Elle ne les avait jamais vu, l’horizon gris, les petites vagues orlées d’un trait d’écume jaune.

Dans la nuit Elle se réveille, Elle avait du froid et n’avait plus de sommeil. Elle décide de partir immédiatament.

Au bout du tunnel la lumière du lever du soleil éclaire les paysages nocturnes.

Elle observe, au dehors une arbre qui se détache isolée sous la brume ; dans le train un homme qui enlève ses lunettes pour mieux laisser voir ses beaux yeux noirs, un belge qui mange des frites … et puis Elle pose sa tête contre la fenêtre, fatigué ferme les yeux et s'endorme jusqu’à la fin du voyage.


Luzern

Elle visite Sammlung Rosengart avec une amie. Là il y a plein d’œuvres de Klee, dont Elle vénère la peinture et les livres. Toutefois c’est devant Chagall que son cœur se met à battre plus vite. Elle se souviens de lui à Fraumünster, Elle sent encore son odeur.


Wien


Il n’a rattrapé le bus. À l’abribus Il tremble de froid, pour se distraire observe les affiches et lui envoi une SMS :

« veux tu écrire la pièce : à la rattrape du bus perdu ? »

Elle répond : « je preferirais à la rattrape de l’amour perdu… »

Lui : « !!! tu as fini tes recherches ... ?

Elle : « oui. j’ai vu tes photos, tes fétiches … as-tu un nouveau amour ? »

Lui : « Houte Si Plou … terrible dannaide, Elle m’abandonne … cependant essai de me contrôler ...

"Take this Waltz" XIII – Lisboa


Pedro Figueiredo, IMG_6579, 5 (de 5), Jardim Botânico da Ajuda.


À suivre...


"Take this Waltz" XIV – Saules

Saules


La tête penchée

Le vent peigne leurs chevelures longues

Les saules au bord de l'onde

Les agite au-dessus de l'eau

Pendant qu'ils songent

Et se plaisent indéfiniment

Aux jeux du soleil dans leur feuillage froid

Ou quand la nuit emmêle ses ruissellements





Les Grands Saules


Les grands saules chantent

Mêlés au ciel

Et leurs feuillages sont des eaux vives

Dans le ciel

Le vent

Tourne leurs feuilles

D'argent

Dans la lumière

Et c'est rutilant

Et mobile

Et cela flue

Comme des ondes.

On dirait que les saules coulent

Dans le vent

Et c'est le vent

Qui coule en eux.

C'est des remous dans le ciel bleu

Autour des branches et des troncs

La brise chavire les feuilles

Et la lumière saute autour

Une féerie

Avec mille reflets

Comme des trilles d'oiseaux-mouches

Comme elle danse sur les ruisseaux

Mobile

Avec tous ses diamants et tous ses sourires.


Saint-Denys Garneau , Regards et Jeux dans l'Espace, (1937).



Wien


Il se sent confronté à une première déception causée par Elle, par son commentaire, par cette question précise. Il déteste les questions indiscrètes. Mais, Il n’a rien dit. Le bus est arrivé.


Une semaine après, Il est seule au café Diglas. Il lui écrit une lettre en disant qu’au moi d’avril Il ira à Lisbonne, peut-être Elle voudra le recevoir chez-soi.


Lisboa


Ils se rencontrent devant le portaille principal de l’hôpital Júlio de Matos. Comme d'habitude Elle recherchait quelque chose dans la Bibliothèque. Il ne parle presque pas. Elle lui trouve les traits tirés et une certaine nervosité dans les gestes.


-Qu’est-ce qui se passe avec toi? Tu sembles désormais si loin de moi Je ne te reconnais plus.

- Tu n’as pas à te préocuper de ma vie intérieur, je n’aime pas ce genre de commentaires, de questions, type "tes fétiches" ... "as-tu un nouveau amour?" ...

- Cela me viens sans doute d’un mauvais contact générale avec cette électricité particulière aux hommes ...

-Quoi ? !!! Pas de tranquillité avec toi ... Tu n’as pas le droit, toi qui n’as pas voulu retourner avec moi à Wien.


Elle sent un étrange vertige. Cela creuse un trou douloureux au fond d'Elle-même. Devant eux la grande avenue, il y avait beaucoup de circulation, comme toujours. La brume couvre leurs sourires.


En descendant l’escalier du métro de la gare d’Alvalade Il s’est retourné vers le passage souterrain a observer les graffiti.

Le silence s’installa pendant tout le parcours. Ils sortent à Cais do Sodré en se promenant à pied au bord du Tejo jusque au musée Nacional de Arte Antiga, pour y voir "Les tentations de saint Antoine" de Bosch. Ils déjeunent dans l’esplanade du restaurant du musée situé dans un splendide jardin sur le Tejo.

Ensuite ils se dirigent vers Calçada da Ajuda. Il veut photographer le plus ancien jardin botanique du Portugal. Tandis qu’ils montent vers le haut, ils contemplent le paysage, en regardant émus le fleuve étincellent, quelques voiles blanches, les vieux toits.

Leurs pas sont lents. Ils ne sont pas pressés. Pourquoi le seraient-ils ? Leurs heures ne sont pas comptées.

Le Jardin Botanique d’Ajuda se révèle fabuleux, la vue sur le Tejo d’une beauté surprenante, éblouissante. Un vent tiède agite les fines branches des beaux saules.

Mais la section appelée jardin des arômes les décevoit beaucoup, parce qu’elle semble décadente et abandonnée.

Le jour s’écoule vite. On dirait qu'il glisse. La lumière devient de plus en plus faible, vacille au haut de la colline. Ils ferment les yeux à demi contre la réverbération du crépuscule sur le fleuve qui les fascine et les tient suspens, leurs visages brûlant, leurs corps frémissant. Il touche distraitement ses cheveux. Elle renverse la tête en arrière, son odeur et ses doigts la frôlent lorsqu’il dépose un baiser tout léger au creux de sa nuque.


D'une petite fenêtre, une rose guette derrière le rideau blanc, ils sont chez-Elle au Princípe Real.


[Esquisse] à suivre ...

Basílica da Estrela

À suivre ...

"Take this Waltz" XVI – Sfumato

Le lendemain Elle sort avant lui. Il dort encore. Bruit de pluie et de vent agite les branches des arbres du jardin.


Il se réveille et procède aux rites matinaux. En retard pour une réunion d'affaires Il prend un taxi. Pendant l'itinéraire Il aperçoit l'effect de la pluie fustigué par le vent sur la fenêtre de la voiture qui semble parfois des torrents d'une riviére, parfois le mouvement et les padrons des marées au bord de la plage. Puis un jet d'eau sale et tout s'évanouit. Le motoriste s'indigne en criant - "Merde".


Il se dirige au CCB à cause de son travail à l'image et à la scénographie d'un congrès sur Mozart.

Dans la rue le froid lui charme, Il décide de faire le parcour entre Belém et Estrela à pied. Il pleut encore et le vent est très fort, mais les métamorphoses de la lumière l'enchante. Peu a peu les édifices industrielles de l'autre rivage du Tejo et demi pont disparaîent sous le brouillard, les objets sont comme derriére un voile dissolvant les contours au profit de transitions chromatiques des gris, des violets, bleus, jaunes et des verts. Un éclat subite et toutes les choses se désvoilent.


Sa promenade lui méne au musée de l'electricité. Il le visite car s'intéresse au phénomène de l'industrialisation, par ses conséquences sociales et enviromentales. Il aime l'archéologie industrielle et photographer ce type de patrimonie. Il se souvien de l'usine de filage de son bisaeuïl qui a falli aux années 20 du XXème siècle.

Il arrive à Estrela à l'heure du couchant, la douceur de l'atmosphere, ce blanc feerique de la basilique qui capte et réfléchit les fluxs lumineux, évoquent en lui les déscritions du crépuscule de Le Clézio.


Quand Elle retourne chez-soi, au-dessous la lumière ambrée dans son appartement l'apelle. Une silhouette passe à l'écart de la fenêtre ... Pressée Elle monte l'escalier.


"Take this Waltz" XVII – Partir

Gare de Santa Apolónia


à suivre ...


"Take this Waltz" XVII - Grave/ Mélancolie


Danube bleu

Si, comme un dieu,

On t'a chanté,

Cœur exalté,

C'est que tes flots,

Rires ou sanglots,

Portent la vie et l'amour

Tout le long de ton parcours!

(…)


Le beau Danube Bleu


À la gare de Santa Apolónia Elle regard le train qui part, puis le mouvement des gens. Elle fait un effort pour éloigner la nostalgie. Elle s’assoit, le carnet noir aux feuilles rouges sur les genoux, Elle écrit :


Je ne veux pas être obsédée par toi, je ne veux pas regretter la tendresse éblouissante de tes caresses, je veux t’oublier ...

Non cela n’est pas vrais, je t’aime comme il y a longtemps je n’aimait pas personne, en tant que totalité de corps et d’esprit, et pas seulement quelques traits physiques et psychiques

je veux sentir ton odeur comme un fantôme chéri, pleurer follement ton absence, désirer ton corps dans mon lit … mais non … pas de masochisme, je me serais obligée de donner raison à Hélène Deutsch ...


Elle fini son écriture, mais ne se décide pas s’en aller. Elle attend quelque chose de miraculeux. Elle songe d'un voyage au Sud d'Espagne ou au Méxique.

Un passant lui demande si le prochain train pour Porto partira à dix heures.

-Oui … dit- Elle d’un air entêté.


Elle flâne dans le centre- ville, monte et descend les rues pour guetter le fleuve gris-vert qui cache encore le secret de leur regard. Le plus souvent le temps est gris. Le soleil est rare, il pleut. Une pluie intermittente. Subitement au fond d’une rue les rayons solaires rencontrent les gouttelettes d'eau dans le brouillard, un arc-en-ciel se produit cependant très pâle, car les minuscules gouttelettes d'eau du brouillard dispersent mal la lumière. Ce genre d’observations l’aide à écarter la mélancolie. Un pigeon s’envol tandis qu’ Elle écoute le beau Danube bleu dans son lecteur d’MP3

Elle a froid , se sent extenuée et cherche la chaleur d'un café avant de retourner au travail.


à suivre ...


"Take this Waltz" XVIII - quelques notes sur les personages

Elle est une femme grande - bien au contaire de la narratrice* - élégante peut-être blonde, les yeux verts, un sourire énigmatique mais angoissé. Il a les yeux gris, un nez parfait à la mesure des plus exigeants padrons esthétiques. Doté d'un étonnant pouvoir d'enchantement, Il attire presque toutes les femmes qui lui font connaissance.



* on peut y observer un procès de sublimation ...

[Esquisse] à suivre ...


"Take this Waltz" XIX – Affiche


L'affaire Elle-Il ira souffrir un changement, un changement pas linéaire. [Notamment climatique]


"Take this Waltz" XIX - La beauté de l'orage (esquisse)


Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps

Le beau temps me dégoute et m'fait grincer les dents

Le bel azur me met en rage

Car le plus grand amour qui m'fut donné sur terr'

Je l'dois au mauvais temps, je l'dois à Jupiter

Il me tomba d'un ciel d'orage


Georges Brassens, L'orage


Jours enivrants puisqu’ils ne parleront d’Elle et c’est Elle qui compte. Puis le travail est devenu plus important, envaihissant . Les soirées se révélaient plus que jamais intéressantes, tandis que leurs e-mails, leurs approches psychanalytiques, leur angoisse, lui semblait à chaque fois plus ennuiyants.

Venant du bar on entendait la voix du DJ romantique qui demandait en chantant une belle fille. Il contemplait le visage régulier, les yeux si bien placés, d’un noir brillant, le nez d’une proportion si juste, la bouche d’un dessin exacte, un sourire délicieux, les cheveux bruns coupés droit couvraient son front, l’ensemble offrait une simétrie parfaite et attirante.

Elle souriait. Ému, Il s’en disait que son sourire était la récompense de tant d’esprit.

D'une belle apparition à une présence chaque jour plus désirée, ayant des manières d'une distinction candide et sensuelle elle est devenue une obséssion, son rêve préféré.


La vie prenait décidément un tour extraordinaire. Brune a dissipé la passion d’Il pour Elle et a bouleversé l’existence du photographe.


Il est seul dans cette vieille pièce sombre, à l’écran un e-mail d’Elle :

« Je passerais à Vienne quelques jours. Il faut que je te vois. »

Une fausse honte l’empêche de le relire. Il va sans doute la revoir mais Il ne sait pas dire s’il est joyeux.


xx

Cádiz


Ira-Elle plonger dans la plus profonde depression ou ira-Elle voyager avec un étonnant brésilien au Sud d'Espagne?


XXI - À table [Elle mange de la sole]


Il est devant Elle en regardant ses longues mains qu'Il aiment encore, les mouvements gracieux de ses doigts déliés qui incisent la sole dans sa longueur, le long de l’arête, et rabatent les filets sur le côté avec délicatesse.


"Take this Waltz" XXII – Retour


[...]And I’ll dance with you in vienna

I’ll be wearing a river’s disguise

The hyacinth wild on my shoulder,

My mouth on the dew of your thighs

And I’ll bury my soul in a scrapbook,

With the photographs there, and the moss

And I’ll yield to the flood of your beauty[...]


Leonard Cohen, Take this Waltz


Après le dessert Il dit:


- Je veux parler de “nous”, j’ai de nouvelles...


- On parlera plus tard, demain je partirais, je commencerais mon tour au sud d’Espagne.

- Quoi ? Mais tu ne travaille plus ?

- Je ferais une petite interruption. Rodrigo et son frère m’ont invité pour visiter Sevilha, Cadiz, Tarifa, Algeciras et peut-être Ceuta et Gibraltar...

- Je comprends. Pas une voyage à Rodrigues mais avec Rodrigo, c’est beaucoup plus intéressant ...

Elle lui regard d’un air de doute.


Ils tienent le parapluie à deux mains et marchent. Ils s’embrassent, ils ne savent pas parler. Cette nuit ils étaient ainsi les deux blessés.


Trois mois plus tard ils se rencontrent dans un bar à Porto. Il boit une bière, ses mains blanches entourent le verre. Elle les prends en racontant son tour:

- Le voyage a été gai. L’on ne demandait aux compagnons de route q’une humeur facile et un esprit de blague. On se trompait presque toujours dans l’accès au centre des villes. À Cadiz on a entouré les murailles trois fois.. et on a rit comme des fous. Une bonne chose était la bière et les propos de joyeux étonnement qu’elle suscitait, moi et Rodrigo on était presque toujours ivres, pas son frère il est abstinent. Gibraltar fut notre paradis.

- Moi j’ai vécu quelques jours de rêve avec Brune, on s’amusait beaucoup ensemble, mais Elle est devenu ennuyante. Et puis ... j’avais besoin d’écouter parler de Freud.

- Rodrigo est vraiment charmant, on avait du sexe toujours et partout, mais mes yeux étaient pleins de la vision de toi. Dans cette terrace, à Tarifa, au soleil couchant, c’était dans tes yeux que j’ai vu les couleurs changeantes de la mer. You put a spell on me ...

- Qu’est-ce que je te dirais? Quelles magiques paroles t’apprivoiseront? Quand tu ne viens pas, la vie n’a pas de fin. Je n'aime pas souffrir ni faire souffrir ...

- Il y aura toujours une chanson entre nous, une histoire de désir entre toi et moi pour raconter.

Comentários

Mensagens populares