Delacroix, Fleurs
[...] Ce qu'il y a de plus réel pour moi, ce sont les illusions que je crée avec ma peinture. Le reste est un sable mouvant. (...)
Au moment où j’écris, j’ai commence de sentir vingt choses
que je ne reconnais plus quand elles sont exprimées. Ma pensée m’échappe. La
paresse de mon esprit ou plutôt sa faiblesse me trahit plutôt que la lenteur de
ma plume ou que l’insuffisance de la langue. C’est un supplice de sentir et
d’imaginer beaucoup, tandis que la mémoire laisse évaporer au fur et à mesure.
Que je voudrais être poète ! tout me serait inspiration. Chercher à lutter contre
ma mémoire rebelle, ne serait-ce pas un moyen de faire de la poésie?
Delacroix, Journal
Musée Delacroix
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