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Le mot " seul " est chargé de brume, c'est une parole de réflexion, de lumière réfléchie, noire, à peine valide. C'est dans le " seul " que je me retrouve chaque soir après la pause des travaux journaliers et divertissants. Dans la rue, le solitaire est agréé par l'identique, par le monsieur qui marche au-devant et qui lui réfléchit cette lumière particulière qui fait d'un dos commun, courbé, le propre dos du suiveur, de l'attente.
Cette solitude viscérale est à portée de toutes les consciences. Qui n'a dit qu'il se sentait seul dans une foule? Cliché piteux qui fait de cette foule un creuset de misère mentale. Aussitôt embrigadé, aussitôt muselé, défenestré, tapi dans le lieu commun politique. Leo Ferré
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